La Suisse possède un solide système de prévoyance qui évite à ses habitants de subir une baisse de niveau de vie à la retraite. Il s’agit du système des trois piliers. Ce dernier garantit la sécurité sociale dans le pays. Voici tout ce qu’il faut savoir sur ce système de prévoyance unique en son genre.
Qu’est-ce que le système des trois piliers suisses ?
Le système de prévoyance suisse est basé sur trois piliers. La prévoyance publique constitue le premier pilier. Elle vise à assurer le minimum vital. Ce pilier est composé de l’AVS (assurance vieillesse et survivants) ainsi que de l’AI (assurance invalidité). L’AVS donne la possibilité aux bénéficiaires de couvrir leurs besoins vitaux à la retraite ou à leurs ayants droit de percevoir une rente s’ils décèdent. Pour sa part, l’AI permet de toucher une rente en cas d’invalidité suite à une maladie ou à un accident.
La prévoyance professionnelle (LPP) est le second élément constitutif du système des trois piliers suisses. Elle permet aux personnes qui exercent une activité professionnelle et à leurs ayants droit de conserver leur niveau de vie habituel à la retraite ainsi qu’en cas d’invalidité ou de décès. Le deuxième pilier regroupe l’assurance accidents professionnels, l’assurance d’indemnités journalières en cas de maladie et les institutions de libre passage.
Les deux premiers piliers sont obligatoires. Quant au 3eme pilier suisse, il est facultatif. Il s’agit de la prévoyance individuelle ou privée. Cette dernière vise à prévenir les lacunes de revenus après le départ à la retraite. Elle est composée de la prévoyance liée (pilier 3a), qui permet de bénéficier d’avantages fiscaux, et de la prévoyance libre (pilier 3b).
Comment fonctionne-t-il ?
Le fonctionnement du système des trois piliers suisses repose sur l’interaction entre ces derniers. Le versement des prestations du premier pilier incombe à l’État. En 2021, une personne seule pouvait toucher tout au plus une rente de vieillesse de 2 390 francs par mois. En cas de décès de l’assuré, son conjoint ou ses enfants percevaient respectivement 1 912 francs et 956 francs maximum. Ceux qui ont cotisé à l’AVS de façon ininterrompue depuis leur 20ᵉ anniversaire jusqu’à leur départ en retraite bénéficient d’une rente complète. En revanche, chaque année sans cotisations occasionne une baisse de la rente.
La prévoyance professionnelle vient compléter les prestations de l’AVS/AI. Tout employé est automatiquement affilié à la caisse de pension de son employeur à condition de toucher un salaire annuel minimal. Celui-ci se chiffrait à 21 510 francs en 2021. Le montant de la rente perçue est fonction des cotisations versées tout au long de la vie professionnelle.
La prévoyance étatique et la prévoyance professionnelle couvrent près de 60 à 75 % du dernier revenu d’un assuré. Or, pour pouvoir maintenir son niveau de vie habituel après son départ à la retraite, celui-ci devrait toucher environ 80 % de son dernier salaire brut. Le dernier pilier intervient pour combler cette lacune. Concrètement, il est question de souscrire une prévoyance complémentaire. Grâce à cette démarche qui gagne en popularité en Suisse, les assurés peuvent envisager leurs vieux jours sereinement.
Comment débloquer un pilier ?
Le système des trois piliers suisses suscite diverses questions. Nombre d’entre elles portent sur le déblocage des fonds mis de côté. Les conditions de retrait dépendent du pilier concerné. Dans le cas de la prévoyance publique, il est nécessaire de faire une demande au moins 6 mois avant la date prévue pour le départ à la retraite. En Suisse, l’âge légal de la retraite est de 65 ans pour les hommes et de 64 ans pour les femmes. La demande devra être adressée à la caisse de compensation compétente.
De son côté, le second pilier peut être débloqué au moment de la retraite. Dans ce cas, l’assuré devra contacter sa caisse de pension qui lui indiquera l’ensemble des documents à fournir. Il lui faudra alors déterminer s’il souhaite bénéficier des fonds sous forme de rente ou de capital. Tous les 5 ans, il est aussi possible de faire un retrait anticipé sur sa prévoyance professionnelle pour financer l’achat d’un logement, rembourser un prêt hypothécaire ou acquérir des parts sociales d’une coopérative de construction ou d’habitation. En outre, le déblocage du deuxième pilier est envisageable en cas de lancement d’une activité professionnelle indépendante ou de départ définitif de la Suisse.
S’agissant de la prévoyance privée, les fonds du pilier 3a doivent être entièrement retirés au moment de la retraite. Un retrait anticipé peut être effectué au plus tôt 5 ans auparavant pour les mêmes raisons évoquées précédemment. Quant aux fonds du pilier 3b, ils peuvent être débloqués sans restriction particulière. Cela dit, un retrait anticipé implique des pénalités.